mercredi 20 décembre 2017

SOLSTICE D’HIVER, LA VERITABLE NATIVITE




C’est au solstice d’hiver qui selon le calendrier julien, tombait le 25 décembre, qu’en toute logique devraient être célébrés conjointement, la fête de Noël, et le jour de l’an.

Puisqu’il triomphe des ténèbres et en constatant que son rayonnement préside à la pousse des plantes, le fait que le soleil soit source de vie a été une évidence depuis longtemps pour les différents peuples qui, sous toutes les latitudes, l’ont célébré pour cette raison.

Dans les régions tempérées et septentrionales, deux jours semblaient les plus indiqués pour cela, soit le jour le plus long d’un soleil triomphant au solstice d’été, soit le jour le plus court au solstice d’hiver, à partir duquel le soleil semblant périr jusque là, reprenait de la vigueur en se montrant finalement “invincible”, puisque étant par lui-même source de vie.

C’est selon ce concept de “soleil invincible” du solstice d’hiver et tel qu’il était dit en latin “sol invictus”, que divinisé selon une tradition orientale à laquelle les Romains étaient réceptifs, il sera progressivement célébré dans l’empire romain où au 3ème siècle, l’empereur Aurélien en fera même le dieu protecteur de l’empire, un temple lui ayant alors été édifié au champ de Mars, où servaient des prêtres dit “pontifices soles”…

Le solstice d’hiver fut alors dit, “jour de naissance du soleil invincible”, ce qui se disait en latin “ dies natalis solis invicti”, qui par l’usage sera abrégé en “natalis”, terme qui se trouve à l’origine de notre mot “Noël”, et signifiant finalement la “nativité”.

Un des successeurs d’Aurélien, l’empereur Constantin, fut au début un adepte fervent du soleil invincible, au point de décréter qu’en plus du jour de sa célébration au 25 décembre, un jour de repos lui soit consacré et il institua par une loi, un “jour du soleil”, jour de repos qui est devenu notre dimanche, et dont son rapport au soleil se trouve rappelé dans différentes appellations telles que “Sunday” en anglais, “Sonntag” en allemand, ou “zontag” en néerlandais...

Mais voici que Constantin se trouve gagné par une croyance venue d’orient et qu’il se converti au christianisme, en en faisant par cela même une religion d’état. C’est donc par syncrétisme qu’en lieu et place de celle du soleil invincible, fut célébrée par les chrétiens la nativité de Jésus de Nazareth, au 25 décembre, jusqu’à ce que plus tard l’empereur Théodose en fit, là aussi par une loi, le jour de la célébration exclusive de la naissance de Jésus.

Dès lors, le jour de repos dit “jour du soleil”, devint le “jour du seigneur” ce qui en latin se dit “dies Dominicus” et qui se trouve à l’origine de notre mot “dimanche”…

Cependant, attachés à leurs traditions et croyances, certains continuèrent à célébrer le soleil, non plus au solstice d’hiver, mais le “soleil triomphant” au solstice d’été. Mais là aussi le syncrétisme fera que ce jour deviendra selon le rite chrétien s’imposant graduellement à tous, celui de la célébration de saint Jean, alors dit jour de la naissance de Jean le baptiste, avec les fameux feux rappelant le triomphe du soleil, et qui avaient symboliquement pour but de vaincre totalement la nuit qui était alors la plus courte de l’année…

Ce sont finalement les différentes et laborieuses réformes du calendrier, qui vont faire que les dates du solstice d’hiver, de Noël, et du jour de l’an, se trouvent aujourd’hui décalées, et c’est tant mieux pour nous puisque cela nous donne l’occasion de faire au moins deux fois la fête, mais il s’agissait bien à l’origine du même jour, et de plus d’un même événement d’un point de vue métaphysique, Jésus étant “roi” selon la doctrine chrétienne, même si son royaume n’est pas ici-bas, et par le fait “soleil”, comme les Pharaons de l’Egypte ancienne, et comme se réclama en ce sens, Louis XIV…


Richard Pulvar

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